Cette fiche informative a pour but de vous renseigner sur les différentes utilisations et interprétations de la fluorescéine dans vos cliniques de manière succincte.

Pour vous passer les détails sachez que la fluorescéine émet une fluorescence verte lorsqu’elle est excitée par les ultraviolets…
Du coup le mieux est d’utiliser une lumière bleue pour l’observer (ophtalmoscope direct disque de Reckoss à +20 pour examiner la cornée).

Quatre grandes utilisations peuvent en être fait

1 – Diagnostic des ulcères

Par sa composition hydrophile, la fluo va fixer le stroma de la cornée, cependant elle ne permet pas de diagnostiquer les kératites très superficielles…

Elle permet de mettre en évidence des ulcérations qui seraient passées inaperçues, par leur faible épaisseur ou leur localisation, à l’œil nu.

Il y a un piège à connaître pour ne pas passer à côté d’une urgence chirurgicale : la descemétocèle.
En effet la fluorescéine ne fixe pas la descemet qui est hydrophobe.
Une absence de fixation de fluorescéine ne permet ainsi pas de conclure à l’absence d’ulcère !

Le traitement chirurgical passe par la greffe de conjonctive pédiculée.

2 – Évaluation de la qualité du film lacrymal précornéen (FLP)

Le « Break Up Time » (BUT) permet d’évaluer la résistance de la phase humide à l’évaporation. Après avoir appliqué une goutte de fluorescéine, on maintien les paupières fermées pendant quelques instants. Les paupières sont alors maintenues ouvertes et on observe l’étalement complet de la fluorescéine sur la surface cornéenne.
La couche doit rester uniforme pendant au moins 5 secondes.
À défaut cela peut révéler une déficience de la composante lipidique du FLP produite par les glandes de Meibomius.
Elle est à utiliser dans les suspicions de kératite sèche.

3 – Évaluation d’une perforation oculaire

Le signe de Seidel est mis en évidence de la même manière que pour le BUT.
S’il y a une issue de liquide de la chambre antérieure vers l’extérieur, on pourra nettement distinguer une zone ou la fluorescéine est « lavée » par l’humeur aqueuse. Un peu comme une cascade.

4 – Perméabilité des voies lacrymales

Le passage de la fluorescéine, par les points lacrymaux puis via les voies lacrymales, peut être apprécié par la présence de fluo au coin des narines voire dans la bouche des animaux.

Attention cependant, il ne faut pas conclure trop vite : l’absence immédiate de fluo dans les cavités nasales ou buccales ne permet pas de conclure automatiquement à un trouble de la perméabilité lacrymale… le passage de la fluo peut durer jusqu’à 20 minutes et il n’est pas rare qu’elle soit déglutie par l’animal. Ce qui empêchera sa visualisation.

La fluorescéine présente donc un intérêt diagnostic souvent méconnu et qui permet, par une mise en œuvre simple en pratique vétérinaire, d’objectiver certaines pathologies oculaires.

N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions !

Bien à vous et merci pour votre confiance,

Auteur

docteur bertrand michaudDr. Bertrand Michaud,
DMV ENVL
CES Ophtalmologie ENVT
DU Microchirurgie Ophtalmologique
DU d’exploration de la fonction visuelle

Clinique Vétérinaire le Colomby
25, chemin des places
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