La vaccination est utilisée pour protéger votre animal contre de graves maladies infectieuses qui peuvent être très contagieuses, particulièrement graves, voire mortelles.
Le nombre de vaccins disponibles chez le chien a augmenté considérablement au fil des années et la protection contre de plus en plus de maladies est ainsi possible.

Comment fonctionne un vaccin ?

Le principe de la vaccination consiste à mettre en contact l’organisme de l’animal avec de très faibles doses de virus ou de bactéries de manière à le protéger contre toute future attaque de ces agents pathogènes. Chaque vaccin contient au moins une partie de la particule à l’origine de la maladie, sous forme vivante ou inactivée.

Le système immunitaire (système de surveillance et de défense de l’organisme) a de la mémoire. Lorsqu’il est confronté pour la première fois à un agent pathogène (virus ou bactérie), l’organisme réagit en modifiant certaines cellules pour les rendre capables de produire des anticorps spécifiques contre cet agent.

Lors de l’administration d’un vaccin chez le chien, l’organisme de l’animal réagit comme s’il était réellement infecté et développe pendant les 2 semaines suivantes une immunité spécialement ciblée contre le micro-organisme injecté. Une deuxième injection doit généralement être réalisée 2 à 4 semaines plus tard : Cette seconde injection est nécessaire pour obtenir une protection efficace et durable.

La vaccination a donc pour objectif la prévention et la protection de l’animal contre une maladie avant qu’il ne la rencontre.

Contre quelles maladies faut-il protéger mon chien ? 

Une classification distingue des vaccins dits « essentiels » de vaccins « non essentiels ».

Un vaccin essentiel est un vaccin dont il est considéré qu’il devrait être administré aux chiens du monde entier quelles que soient leurs conditions de vie car il protège contre des maladies infectieuses graves, souvent mortelles et présentes dans toutes les régions du globe.

Sont classés comme vaccins essentiels : La maladie de Carré, l’Adénovirus canin (Hépatite de Rubarth) et la Parvovirose Type 2 et ses variantes.

Certains pays vont identifier des vaccins supplémentaires qu’ils considèrent comme essentiels. Par exemple, contre le virus de la Rage. Dans beaucoup de pays, la vaccination contre la Rage est une obligation légale, elle est donc très souvent obligatoire pour les transports internationaux des animaux de compagnie.

Un vaccin non essentiel, lui, est un vaccin dont l’usage dépend du risque d’exposition géographique et des conditions de vie de l’animal. Parmi les vaccins non essentiels, on compte les vaccins contre la leptospirose, la toux de chenil, la piroplasmose ou encore la leishmaniose…

Attention, des vaccins dit « non essentiels » peuvent tout à fait être indispensables pour votre animal ! Par exemple, la leptospirose est une maladie qui n’est pas présente dans le monde entier et le vaccin contre cette maladie est classé « non essentiel ». Néanmoins, la leptospirose est une maladie grave, présente dans toutes les régions de France et à laquelle sont exposés tous les chiens quel que soit leur mode de vie. Tout chien vivant en France doit donc être vacciné contre la leptospirose.

Vaccins essentiels Vaccins considérés non essentiels
(mais fortement recommandés
selon le mode de vie ou la zone géographique )
  • Parvovirus CPV
  • Virus de la maladie de Carré
  • Adénovirus – hépatite infectieuse
  • Leptospirose
  • Toux de chenil – Bordetella
  • Piroplasmose
  • Leishmaniose

 

Maladies pour lesquelles la plupart des chiens sont vaccinés en France :

  • Parvovirose : Maladie grave et très contagieuse. Elle est causée par le Parvovirus, un virus très résistant dans le milieu extérieur. La parvovirose est à l’origine d’une gastro-entérite hémorragique pouvant mener au décès de l’animal. Les chiens non vaccinés et les chiots sont plus à risque. La contamination s’effectue lors de contact nasal ou buccal avec des chiens malades ou leurs selles. Ce virus peut être transporté sur les vêtements, les semelles ou le pelage des animaux.
  • Maladie de Carré : Maladie grave et très contagieuse. Cette maladie est due à un virus, le Morbilivirus, transmis au chien par contact oro-nasal via des sécrétions ou excrétions contenant le virus. Le virus peut atteindre l’appareil digestif, l’appareil respiratoire, l’appareil urinaire, ainsi que le système nerveux central, provoquant donc des symptômes très variés.
  • Hépatite infectieuse (Hépatite de Rubarth) : Maladie grave. Elle est causée par le virus Adénovirus canin type 1 (CAV-1). Ce virus est transmis au chien par contact oro-nasal via des sécrétions ou des excrétions contenant le virus. Il entraîne une destruction des cellules du foie et donc des symptômes d’hépatite. Il peut engendrer d’autres symptômes au niveau de l’appareil digestif, l’appareil respiratoire, l’appareil urinaire, les yeux, et parfois le système nerveux central. Tout chien de moins de 12 mois et non vacciné est dit « à risque », c’est à dire qu’il présente un risque accru de contracter la maladie.
  • Leptospirose : Maladie grave, contagieuse et zoonotique (peut être transmise à l’homme) due à une bactérie nommée Leptospira interrogans. Cette bactérie se rencontre dans les eaux stagnantes et le sol. La transmission a lieu par de l’urine infectée, soit par contact avec la peau lésée soit par contact d’une muqueuse (ingestion des urines). Cette maladie peut toucher plusieurs organes, très souvent les reins et le foie, mais aussi le système nerveux, les yeux, le tractus génital, l’appareil digestif… Les animaux vivant en milieu rural sont plus à risque mais tous les chiens sont exposés.

Pourquoi mon chien doit-il recevoir plusieurs rappels de vaccination ?

Dans les premiers jours suivant la mise bas, la chienne sécrète, au niveau de ses mamelles, un liquide jaunâtre, épais, appelé colostrum. Ce dernier est riche en anticorps d’origine maternelle (AOM). Grâce à leurs tétées des premiers jours, la plupart des chiots sont ainsi protégés pendant leurs premières semaines de vie par ces anticorps maternels. Cette immunité aura généralement disparue vers l’âge de 8-12 semaines chez la plupart des chiots.

La protection du chiot dans ses premières semaines de vie et sa capacité à répondre à une vaccination dépend directement de la quantité d’anticorps d’origine maternelle ingérés lors de la prise colostrale.

 

Sachant que les anticorps d’origine maternelle interagissent avec les antigènes vaccinaux, il existe une interférence entre les AOM et la vaccination, rendant le vaccin peu efficace pour un chiot ayant beaucoup d’AOM.

Ainsi :

  • Les chiots avec peu d’anticorps maternels sont potentiellement vulnérables aux maladies à un âge plus jeune, mais sont, par contre, mieux capables de répondre à une vaccination.
  • À l’inverse, des chiots avec une haute charge d’anticorps maternels seront mieux protégés des maladies dans leurs premières semaines de vie mais seront incapables de bien répondre à une vaccination jusqu’à l’âge de plus de 12 semaines.
    Aucune primovaccination unique ne pourra donc couvrir toutes les situations et un chiot, pour pouvoir bénéficier d’une protection vaccinale efficace, devra recevoir plusieurs injections d’un même vaccin.

La recommandation établie par le Comité des Directives de Vaccination (CDV) est donc une vaccination essentielle initiale à l’âge de 6 à 8 semaines, puis toutes les 2 à 4 semaines jusqu’à l’âge de 16 semaines. Le nombre de vaccinations dépend donc de l’âge auquel les vaccinations ont débuté et de l’intervalle choisi entre les vaccinations. Il est recommandé que le dernier vaccin de la première série de vaccins essentiels soit réalisé, si possible, à l’âge de 16 semaines ou plus.

Pour les vaccins « essentiels », un rappel de vaccination sera réalisé à l’âge de 12 mois ou bien 12 mois après le dernier vaccin des premières séries de vaccinations du chiot. L’objectif de ce vaccin est de garantir qu’une réponse immunitaire protectrice efficace soit bien présente pour chaque chien.

Le CDV propose, pour éviter la survenue de maladies infectieuses (comme la parvovirose) chez des chiens de moins de 12 mois, de réduire cette fenêtre en avançant le rappel de vaccination de 52 semaines (1 an) à 26 semaines (6 mois). Avec ce protocole, la vaccination d’un chiot débute à l’âge de 6-7 semaines et peut comprendre jusqu’à 5 vaccins dans les premiers 6 mois de vie de l’animal. Après un rappel à 26 semaines, les rappels suivants pour les « vaccinations essentielles », seront nécessaires à partir de l’âge de 3 ans.

Les vaccins « non essentiels » engendrent une immunité de plus courte durée et doivent généralement être renouvelés tous les ans.

Un chien adulte est donc vacciné annuellement, mais les composantes des vaccinations qu’il reçoit peuvent varier chaque année. Votre vétérinaire sera le plus à même de vous proposer un protocole vaccinal adapté à votre chien en fonction de votre localisation géographique et du mode de vie de votre animal.

Une mention particulière s’impose pour la vaccination contre la rage canine. Il est fortement recommandé de faire vacciner votre animal contre la rage, même s’il ne s’agit pas d’une obligation légale. Une preuve de cette vaccination vous sera demandée pour le passage des frontières.

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Pour le bon équilibre de votre chiot, une sociabilisation précoce est essentielle. Un protocole vaccinal bien respecté vous permettra de le mettre en contact avec d’autres chiots et d´autres adultes (eux-mêmes en parfaite santé et complètement vaccinés) afin d’assurer cette bonne sociabilisation.

 

 

 

Auteur : Dr. Yaiza Ara-Ripalda et illustratrice : Dr. Caroline Allard – Vetup®

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