C’est un fait, nos compagnons domestiques sont fréquemment atteints de maladies dentaires par rapport aux animaux sauvages. Pourquoi ? Eh bien, on pourrait d’abord penser que c’est parce que leur nourriture est pâteuse, ceci étant du à leur alimentation industrielle.

Cependant, ce n’est pas le paramètre le plus important.. Prenons pour exemple les loutres de rivière. Elles mangent des poissons qui ont une texture molle, soit une nourriture qui ne permet pas d’enlever le tartre Les loutres de rivière devraient avoir du tartre. Pourtant, on ne constate que peu de problèmes dentaires.

Donc, si la texture de la nourriture n’est pas la cause de la carie, quelle est-elle ? La différence est probablement liée à la quantité de glucides dans le régime alimentaire. Les glucides contenus dans les aliments industriels sont une source de nourriture pour certaines bactéries dans la bouche, ce qui provoque l’apparition des caries et l’accumulation de tartre.

Détaillons maintenant la maladie en prenant pour exemple, le chien.

Si des particules alimentaires et des bactéries s’accumulent le long de la gencive, il peut se former ce qu’on appelle, une plaque dentaire. Combinée avec la salive et certains minéraux, elle peut se transformer en tartre, une plaque dentaire qui ne peut plus être enlevée avec une brosse à dent.

Dans la maladie parodontale on observe différents stades.

En premier lieu, les dents sont saines, on observe de la gingivite. Le chien a simplement mauvaise haleine.

La seconde étape se caractérise par une gingivite évidente et l’on peut retrouver des poches parodontales. Ce sont des espaces qui se forment sous les dents, favorisant la croissance bactérienne. Les poches parodontales sont une preuve que les tissus ne sont plus attachés à la dent, et donc que la gingivite a évolué en parodontite. La perte d’attachement de la dent est de 25% à ce stade de la maladie.

Au stade 3, le tartre est fortement présent et libère des toxines et des enzymes bactériennes aggravant l’inflammation de la gencive. Il y a également une dégradation des tissus et un début de perte osseuse. La perte d’attachement est de 25 à 30 %

Au stade final de la maladie, c’est la parodontite avancée. Plusieurs dents sont endommagées. Il y a une perte osseuse, les dents sont mobiles et on constate une récession gingivale. La perte d’attachement est de 50%. Si la maladie continue à s’aggraver, les bactéries de la gueule vont s’infiltrer dans le sang et vont atteindre des organes comme le cœur, le foie ou les reins.

Diagnostic

Pour diagnostiquer une maladie parodontale, on peut tout d’abord évaluer la présence de certains symptômes. Une mauvaise haleine, une salivation importante, des difficultés pour mâcher et avaler la nourriture, une anorexie, des saignements de la gencive et la perte de dents peuvent alerter le vétérinaire.

Le diagnostic ne peut reposer uniquement sur l’examen visuel de la cavité orale. Dans les premiers stades de la maladie, l’imagerie radiographique révélera la perte de densité et de la netteté de l’arcade alvéolaire.

Ensuite, il est essentiel de réaliser une anesthésie générale pour effectuer un examen à l’aide d’une sonde. Elle est introduite délicatement dans le sillon gingival et permet d’évaluer la profondeur des poches ainsi que la présence d’irrégularités dans les tissus dentaires et si il y a récession gingivale ou non.

Traitement

Le traitement peut être de trois types :

  • Chirurgical, le vétérinaire réalise un détartrage sous anesthésie et potentiellement un curetage ou une extraction dentaire.
  • Médical, parce que des antibiotiques seront prescrits.
  • Hygiénique, on va alors choisir une alimentation spécifique, le propriétaire peut brosser les dents de son chien et les désinfecter
    Acheter un jouet à mâcher afin profiter de leur action abrasive pour déloger une partie du tartre peut s’avérer être une bonne solution préventive.

Auteur

M. Hugo Haab
Étudiant vétérinaire

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