Les chats ont moins de besoins énergétiques que les chiens, ce qui les prédispose à l’obésité (un chat à des besoins deux fois moins importants que ceux d’un chien de même taille).

Il faut rapidement lutter contre tout excès pondéral, non pas du fait de l’apparence physique que donne ce dernier au chat, mais davantage pour maintenir l’animal en excellent état de santé.

En effet, l’obésité favorise l’apparition de pathologies (elle peut par exemple engendrer du diabète) et elle aggrave toutes les pathologies préexistantes.

Un important excès de poids diminue donc de façon significative la qualité de vie du chat et son espérance de vie.

Quand dois-je estimer que mon chat est en surpoids ?

Compte-tenu des variations individuelles de taille et de gabarit chez le chat, il n’est pas possible de définir un poids “idéal” pour un chat d’un âge donné.

Une méthode simple permet, par contre, d’estimer si votre animal est trop gros ou non :

  • Un chat a un poids correct s’il est possible, en posant les mains à plat de chaque côté de son thorax, de compter facilement ses côtes avec la pulpe des doigts, sans devoir appuyer.
    Si les côtes sont difficiles à compter, l’animal est en surpoids.

Par ailleurs, la graisse s’accumule préférentiellement dans la région de l’aine chez le chat. Si une poche de graisse est présente au niveau du bas ventre de minou, il est trop gros.

Pourquoi mon chat est-il trop gros ?

Le surpoids a plusieurs origines possibles: Il peut s’agir de problèmes concernant le mode de vie du chat ou le milieu dans lequel il évolue. Des erreurs alimentaires peuvent également provoquer une prise de poids. Enfin, certaines maladies s’accompagnent souvent d’obésité.

Surpoids lié au milieu de vie du chat ou à des changements dans son mode de vie

Stérilisation

La stérilisation réduit de 30% les besoins énergétiques du chat et a tendance à augmenter sa prise alimentaire et à le rendre plus sédentaire: il mange plus et fait moins d’exercice…

Votre vétérinaire vous conseillera une alimentation adaptée aux changements induits par l’intervention afin d’éviter toute prise de poids.

Milieu de vie peu stimulant

Lorsque le milieu de vie du chat est trop calme, qu’aucune distraction ne lui est proposée (peu de jeux présents à la maison, aucune possibilité de sortie…), ou qu’il reste seul en permanence, il va développer une certaine forme d’anxiété qui pourra elle-même se traduire par l’apparition de boulimie : le chat trouve un apaisement dans la consommation de nourriture.

Cet “ennui” est parfois mis en évidence par des comportements anormaux de l’animal comme un petit “quart d’heure de folie” le soir, des agressions autour du moment des repas, ou encore des “attaques” sur toute chose en mouvement (y compris les propriétaires…)

Changement d’environnement

Parfois, le chat a vécu dans un environnement qui lui convenait parfaitement mais un changement important va modifier ses habitudes et s’accompagner d’une prise de poids. Ce peut être le cas lors de :

  • déménagement d’une maison avec jardin pour un appartement
  • décès d’un membre de la famille ou d’un animal avec lequel le chat jouait énormément
  • reprise d’activité des propriétaires après un arrêt de travail ou longue période d’absence des maîtres pour des vacances…(le chat se retrouve alors seul toute la journée)

Erreurs concernant le type d’aliment proposé ou son mode de distribution

Mode de distribution

De nombreuses erreurs alimentaires sont commises par méconnaissance du comportement alimentaire du chat dans le milieu naturel.

Dans la nature, il chasse de nombreuses proies toute la journée. Il mange donc des petites quantités mais 15 à 20 fois par jour.

Souvent, le chat reçoit deux gros repas dans la journée. Il n’a alors pas accès à la nourriture en permanence comme il le souhaiterait, ce qui le stresse.

Dès qu’on lui propose un repas, il l’ingère très rapidement par “peur de manquer” et le propriétaire, ayant l’impression que le chat n’a pas mangé “à sa faim”, lui propose une nouvelle ration: un véritable cercle vicieux apparaît alors…

Aliment inadapté

Des aliments de mauvaise qualité ou inadaptés peuvent également provoquer une prise de poids.

Une nourriture trop riche en graisse augmente l’appétence de la ration: le chat mange alors bien plus qu’à sa faim.

Maladies responsables d’obésité

Certains cas d’obésité peuvent être expliqués par des maladies ou de précédents traitements du chat qui peuvent engendrer une importante prise de poids. C’est le cas lors de troubles endocriniens (diabète ou problèmes thyroïdiens), de malformations ou de tumeurs du système nerveux central ou encore d’administrations répétées de certains médicaments comme les corticoïdes.

Troubles comportementaux

Deux types de pathologies comportementales peuvent expliquer chez le chat l’absence de régulation de la prise alimentaire: une hyperactivité ou un grave problème d’anxiété voire un état dépressif.

Chat hyperactif

Certains chats souffrant d’hyperactivité ne parviennent pas à se contrôler: ils sont en activité permanente et ne parviennent jamais à se calmer. Ils n’éprouvent, par ailleurs, pas la sensation de rassasiement et mangent de très grandes quantités de nourriture.

Les troubles alimentaires s’accompagnent, dans ce cas, d’autres problèmes comportementaux: ces chats sont particulièrement brutaux lorsqu’ils jouent et très maladroits (ils renversent tout sur leur passage…), ils sont en permanence en mouvement et dorment très peu.

L’excès de poids de ces animaux est souvent limité du fait de leur activité permanente et des vomissements fréquents qui suivent l’absorption beaucoup trop rapide de leurs repas.

Troubles anxieux ou dépression

Lorsqu’un animal est très anxieux, il peut trouver un certain apaisement dans le fait de manger.

L’obésité peut donc être directement liée à la présence d’une grave anxiété ou d’une dépression.

Mal-être du chat

D’autres anomalies comportementales pourront alors être mises en évidence et confirmeront le mal-être du chat :

  • Troubles du sommeil (réveils brutaux, inversion jour/nuit)
  • Toilette absente ou au contraire beaucoup trop importante (le chat peut aller jusqu’à s’arracher tous les poils sous le ventre à force de se lécher…)
  • Malpropreté
  • Chat “perdu”, désorienté, qui miaule en permanence
  • Chat anormalement peureux
  • Chat toujours en retrait, n’ayant plus aucun intérêt pour les jeux…

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Surpoids lié au mode de vie du chat ou à des erreurs alimentaires

Lorsque l’excès de poids de l’animal est associé directement au type d’aliment, à la façon dont il est distribué ou encore à un milieu de vie trop “ennuyeux”, peu favorable aux mouvements et aux dépenses d’énergie, quelques modifications simples permettent généralement une nette amélioration de la situation.

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Votre vétérinaire va vous aider à mettre en place un véritable “plan d’amaigrissement” qui tiendra compte des préférences alimentaires de votre animal et qui assurera au chat un minimum d’exercice.

Mise en place de jeux divers et variés dans l’habitation

Afin d’assurer au chat un minimum d’exercice physique, il lui sera proposé divers jeux d’observation, de chasse, de courses-poursuites, des activités ludiques à partager avec ses maîtres et, si possible, des sorties (sorties dans la rue en laisse, sur un petit balcon ou dans le jardin)

Toutes ces activités permettront, non seulement, d’augmenter l’activité physique du chat (donc de limiter la prise de poids) mais également d’améliorer son humeur (avec diminution du risque de surconsommation alimentaire par anxiété).

Correction des erreurs alimentaires

Le mode de distribution idéal de nourriture est celui qui se rapproche le plus du mode d’alimentation du chat dans la nature :

  • Le chat doit avoir accès à de petites quantités de nourriture tout au long de la journée.
  • Les aliments choisis ne seront pas trop appétissants (pour que le chat mange sans excès) et la quantité d’aliments à distribuer aura soigneusement été calculée par votre vétérinaire en fonction du poids idéal à atteindre afin d’assurer une perte pondérale progressive tout en évitant tout risque de carence.

Les préférences alimentaires de votre animal seront prises en compte. Ainsi, plusieurs types de régimes pourront lui être proposés :

  • un régime basé sur une ration ménagère (légumes, viande, féculents et complément alimentaire contenant vitamines et oligo-éléments) dans des quantités soigneusement calculées
  • un régime à base d’aliments industriels secs (croquettes de régime)
  • une ration industrielle mixte (comprenant à la fois croquettes et boîtes pour chat ou sachets fraîcheurs adaptés à la perte de poids)

Pour respecter le mode d’alimentation naturel du chat, les rations seront distribuées tout au long de la journée. Pratiquement, si le chat est habitué à une alimentation humide, de petites quantités de boîtes ou sachets fraîcheurs lui seront distribuées à de nombreuses reprises dans la journée, tout en lui laissant accès à des croquettes en libre-service.

Pour augmenter le temps de prise alimentaire, divers jeux pourront être mis en place autour de l’alimentation: fixation d’un gobelet plastique en hauteur qui oblige le chat à récupérer les croquettes avec la patte, balle ou distributeur cylindrique troués qui laissent tomber des croquettes quand le chat les met en mouvement, croquettes cachées en divers endroits de la maison difficilement accessibles (sous les tapis, dans des passages étroits…).

Laissez place à votre imagination!

Grâce à ces jeux qui augmentent le temps de prise alimentaire, le chat aura l’impression d’avoir mangé beaucoup plus alors que la même quantité d’aliments lui aura été donnée.

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Les changements de ration devront s’effectuer en douceur afin de permettre au chat de s’y adapter progressivement sans stress.

Il est très important de s’assurer que le chat accepte son régime et qu’il ne reste jamais plus de 48 heures sans manger. En effet, un amaigrissement trop rapide et des quantités ingérées beaucoup trop limitées peuvent provoquer chez le chat de graves troubles hépatiques (d’où l’importance de tenir compte des préférences alimentaires de l’animal et de calculer soigneusement les rations à lui fournir avec votre vétérinaire)

N’hésitez surtout pas à informer votre vétérinaire du moindre problème rencontré au cours du régime (chat qui refuse de s’alimenter, apparition de miaulements insistants ou d’agressions autour de la nourriture…). Il vous aidera à apporter des modifications au régime afin de diminuer la sensation de faim du chat en augmentant le volume de la ration distribuée ou en améliorant son appétence (par exemple, en remplaçant une partie des croquettes par un aliment humide ou par des légumes très peu caloriques comme la courgette)

Surpoids associé à une maladie ou à un trouble comportemental chronique

Lorsque l’excès de poids de l’animal est associé à une maladie ou à des troubles du comportement ayant donné naissance à une grave anxiété voire à une dépression, une prise en charge médicale devient indispensable.

Pathologies responsables d’obésité

Lorsqu’une pathologie précise explique la prise de poids de l’animal (trouble endocrinien comme le diabète, lésions nerveuses centrales…), seul le traitement spécifique et de cette maladie pourra permettre au chat de retrouver un poids normal.

Hyperactivité, anxiété ou dépression

Lorsque l’obésité est révélatrice de graves troubles comportementaux tels qu’une hyperactivité, une forte anxiété ou une dépression, votre vétérinaire mettra non seulement en place une thérapie comportementale adaptée à votre chat, mais celle-ci sera associée à un traitement médicamenteux qui aidera le chat à retrouver un certain “bien-être”.

§

L’excès de poids chez le chat peut avoir diverses origines. Dans certains cas, la mise en place d’un traitement médical sera nécessaire au retour à un poids correct. Dans d’autres, un régime suffira. Cependant, ce régime doit être mis en place de façon progressive, être bien étudié et tenir compte des goûts de l’animal pour éviter tout échec. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.

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